GINO BOISMORIN, DIRECTEUR DE VÉGÉPOLYS, PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ DU VÉGÉTAL SPÉCIALISÉ « Renforcer la compétitivité des entreprises du végétal spécialisé »
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Rappelez-nous quel est le rôle de Végépolys et à qui s'adresse le pôle ?
Par définition, un pôle de compétitivité s'adresse aux entreprises, aux structures de recherche (laboratoires privés ou publics, instituts techniques) et aux centres de formation. La vocation de Végépolys est de renforcer la compétitivité des entreprises du végétal spécialisé (maraîchage, arboriculture, horticulture, viticulture, semences, plantes médicinales, aromatiques et à parfum, cidre, champignons) et de favoriser une production de végétaux moins consommateurs d'intrants (engrais, produits phytosanitaires, énergie, eau). Il s'adresse donc aux producteurs, mais aussi aux équipementiers, aux fournisseurs...
La définition d'un pôle précise aussi qu'il « rassemble sur un territoire bien identifié » ces acteurs. Le pôle n'est donc ouvert qu'aux adhérents installés sur son territoire ?
Historiquement, le pôle est né en Anjou, mais il intervient au niveau national et international. Vingt à vingt-cinq pourcents des adhérents de Végépolys sont en dehors des Pays de la Loire ! Un des cinq axes stratégiques de Végépolys vise en effet à augmenter le rayonnement et l'attractivité du pôle, c'est-à-dire le rendre plus lisible à l'extérieur de son territoire d'origine. Les quatre autres axes sont : développer l'innovation sous toutes ses formes ; augmenter la croissance des entreprises (surtout des PME) ; permettre une ouverture à l'international ; renforcer la recherche et la formation. L'aspect territoire intervient essentiellement dans le montage des projets collaboratifs : pour être accompagné, un certain pourcentage de la recherche doit s'effectuer dans le périmètre du pôle. Dans la pratique, ce n'est pas si compliqué car les Pays de la Loire rassemblent de nombreuses structures dédiées au végétal spécialisé. Un nombre plus élevé encore, si on ajoute la Bretagne et la région Centre auxquelles Végépolys a demandé à être étendu. Cette obligation liée au territoire n'est pas systématique, en particulier dans le cas des projets en collabélisation : les entreprises extérieures peuvent bénéficier d'un accompagnement en partenariat avec d'autres pôles de compétitivité. Par ailleurs, les activités de prestations de services sont ouvertes à tout le monde.
Il suffit donc de remplir un bulletin d'adhésion et de payer la cotisation ?
L'entreprise souhaitant adhérer doit être en lien avec le domaine de compétence du pôle. Quant aux établissements de recherche, ils doivent collaborer avec des acteurs au sein de Végépolys ou en lien avec notre feuille de route. Par exemple, en relation avec notre plateforme de phénotypage, un laboratoire de biostatistique capable d'analyser de grandes quantités de données a intégré le pôle. De même, en lien avec le projet Végésupply, les acteurs de la logistique sont bienvenus au coeur de Végépolys. En ce qui concerne les centres de formation, ils doivent au minimum développer une activité de recherche et développement. Dans le cas contraire, les services proposés par Végépolys risquent fort de ne pas entrer en adéquation avec leurs attentes.
Quels sont les services proposés par Végépolys ?
Végépolys offre plusieurs typologies de services. La première consiste en la mise en réseau entre nos membres mais également avec nos réseaux nationaux et internationaux. Pour ce faire, nous avons créé le Plant Inter Cluster, c'est un ensemble de pôles à l'échelle mondiale avec qui nous collaborons. Si un de nos adhérents recherche des partenariats à l'étranger, nous contactons le cluster correspondant... Ce travail peut intervenir dans le cadre d'un projet collaboratif, mais également dans celui de l'entreprise pour ses affaires, ses recrutements... Le second type de services concerne l'ingénierie de projet d'innovation et les prestations de recherche et développement (R&D). L'ingénierie de projet permet d'accompagner des projets collaboratifs et individuels, avant financement - c'est la vocation de base de Végépolys - et après. Les prestations sont de plusieurs sortes : les travaux de R&D sur l'innovation variétale, la pathologie végétale ou la phytochimie, et le pilotage de projets grâce à la douzaine de scientifiques réunis au sein de notre centre de R&D.
Végépolys propose aussi d'accompagner les entreprises sur des thématiques variées comme le design, les ressources humaines...
Ce qui nous amène à une dernière typologie de services en lien avec la demande de l'État de « passer d'une usine à projets à une usine à produits ». Il s'agit de soutenir la croissance et le développement des entreprises. Ce qui implique de travailler avec des partenaires privilégiés, notamment la CCI (chambre de commerce et d'industrie), avec laquelle Végépolys a créé un service de Veille et prospective capable de réaliser en prestation des veilles d'opinion, documentaires, etc. Il propose également une étude prospective annuelle pour les adhérents. Le volet international est essentiel : Végépolys aide ses entreprises à pénétrer de nouveaux marchés, comme récemment à IPM Essen en collaboration avec d'autres partenaires, dont Val'hor. Nous organisons aussi des missions qui permettent aux participants de découvrir un pays et d'établir des relations avec les acteurs locaux.
Des nouveautés ?
Nous venons d'organiser des ateliers sur l'innovation à travers le design, sur la mise en oeuvre de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Nous allons lancer un programme de Lean management pour détecter et agir sur tous les points d'amélioration de la compétitivité (avec l'aide d'experts, de séances d'informations...). Végépolys monte également un « living lab » afin de tester un concept auprès d'un panel avant de le lancer. Car inventer, c'est bien, mais si l'innovation trouve son marché, c'est mieux ! Le « living lab » proposera une identification plus précise des attentes des clients. Les ateliers se déroulent souvent sur place à Angers, parfois en visioconférences, une technologie que l'emménagement en août dans la nouvelle Maison du végétal devrait faciliter.
Propos recueillis par Valérie Vidril
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